Intelligence Économique & Gouvernance

Notre monde est bien instable ce mois d’octobre 2025 !

Tout a commencé pour moi par la découverte par hasard sur le fil de LinkedIn d’un document rédigé en anglais et intitulé : U.S. Engagement With Algeria’s Tuareg Is a Strategic Imperative.

Rien que cela !

L’engagement des États-Unis auprès des Touaregs d’Algérie est un impératif stratégique.

Waouh !!!

Si vous souhaitez lire le document original en anglais, cliquez ici ▶️

Un titre qui capte vraiment l’attention !

Les américains s’intéressent aux Touaregs maintenant ?

Bizarre n’est-ce pas ?

Si c’était les français, pas de soucis, nous connaissons cela pour l’avoir vécu et c’est leur spécialité avec la fameuse devise de Robert Lacoste, ancien ministre résident à Alger durant la période coloniale : Diviser pour régner. Kabyles – Chaouis – Arabes – Indigènes – Juifs, il y a vraiment du « Crémieux » dans l’histoire.

Mais pour nos amis américains, cela est nouveau, bien nouveau.

Ce précieux document a été diffusé le 09/10/2025 par le New Lines Institute, un Think-tank américain.

L’auteur de ce document est Ty Dávila, présenté comme étant un analyste politique, spécialiste de la région MENA (Moyen-Orient & Afrique du Nord) et qui s’intéresse de près aux politiques liées à l’intelligence artificielle.

Ty Dàvila est stagiaire en communication politique à la National Peace Corps Association et étudiant en dernière année à l’Université de Dayton, où il prépare une double licence en science politique et études internationales.

L’auteur de cette analyse suggère un engagement franc et ferme des américains en Algérie sur la question Touareg, considérée comme primordiale pour gérer préventivement la question sécuritaire dans les pays du Sahel et contrer ainsi l’influence russe et chinoise qui deviennent de plus en plus grandissantes en Afrique.

L’auteur suggère en particulier que les États-Unis devraient changer de posture en Afrique du Nord et dans les pays du Sahel en privilégiant l’action préventive à la gestion réactive des crises.

Rappelons tout de même que le Président Fondateur du Think-tank News Lines Institute créé en 2019 est le Dr Ahmed Alwani un ancien conseiller et collaborateur d’Africom.

Le Dr Ahmed Alwani a rejoint les États-Unis à l’âge de 21 ans mais a passé son enfance dans trois pays Arabes : Arabie Saoudite – Égypte et Irak. Il est aussi cité comme vice-président de « International Institute of Islamic Thought » (IIIT) – Institut international de la pensée islamique.

Le document diffusé présente toutefois quelques failles et tout particulièrement lorsqu’il a fondé ses analyses sur des données de l’International Crisis Group (ICG), Georges Soros n’étant pas bien loin. L’ICG n’a pas, à mon sens, une très bonne connaissance des questions sécuritaires en Algérie et où la subjectivité et le parti-pris prennent le dessus.

Un événement en particulier a été cité comme ayant survenu en Algérie alors qu’il n’a jamais eu lieu. Il s’agit de l’attaque d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) contre l’installation gazière de Krechba, près d’In Amenas en mars 2016.

Cet événement n’a jamais eu lieu.

Il s’agirait plutôt de l’attaque terroriste de Tiguentourine ayant eu lieu trois ans auparavant, le 13 janvier 2013. Par ailleurs, Krechba est une localité qui relève de la Wilaya de Ghardaïa et se trouve donc être éloignée de In Amenas de plus de 1 400 km.

Par ailleurs, lors d’une interview sur CBS News dimanche 19/10/2025 au soir, Steve Witkoff, envoyé spécial pour le Moyen-Orient, fait une déclaration de poids aux côtés de Jared Kushner, gendre du président Trump et émissaire non officiel de la Maison-Blanche : Notre équipe travaille actuellement sur l’Algérie et le Maroc. Un accord de paix sera conclu entre ces deux pays d’ici soixante jours, à mon avis.

Comment interpréter cette déclaration ?

Une suggestion bien américaine à suivre ?

Une manière de faire pression sur l’Algérie pour régler son contentieux avec son voisin marocain ?

Une menace à peine déguisée ?

Les conseillers de notre ami à la casquette rouge doivent revoir leur copie et s’intéresser plutôt à la bourde faite récemment en « autorisant » Israël à attaquer militairement le Qatar, un « alié » bien malheureux des États-Unis.

Les conséquences de cet acte belliqueux en direction d’un état arabe acquis aux thèses américaines ne sera pas sans conséquences sur les relations entre les pays du Golfe et les États-Unis. L’année 2026 s’annonce alors comme révélatrice de nombreux soubresauts et notamment en lien avec les accords d’Abraham.

Enfin, le Conseil de sécurité de l’ONU devrait examiner, la fin de ce maudit mois d’octobre 2025, une nouvelle résolution sur le sort du Sahara occidental, dans un contexte de pressions américaines pour aboutir à une solution sur un conflit vieux d’un demi-siècle.

Que va-t-il se passer les prochains jours ?

Soyons vigilants et attentifs, ils ne nous veulent pas que du bien.

(C) 2025 Labdi Abdeldjelil

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