Le recours aux Experts ne fait pas partie de la culture de nos entreprises. Et pourtant cette façon de faire ne peut-être que profitable aux intérêts de l’entreprise qui n’est pas censée tout savoir. Un regard externe et non impliqué directement dans la gestion est toujours utile et permet de voir les choses autrement.
Est-il raisonnable pour une entreprise de tout savoir, et sur tout ? Moi en tout cas, je ne le pense pas. Dans beaucoup de cas, l’entreprise a besoin, un moment donné, d’une expertise qu’elle n’utilisera pas toujours et c’est dans ces situations que nous faisons appel à une aide extérieure. Pour le reste des activités, il serait en effet pertinent, pour les entreprises, de développer en interne leurs propres compétences et savoir-faire.
La gouvernance des entreprises et organisations n’a jamais été et ne sera jamais une science exacte. La gouvernance est plutôt une science expérimentale. Expérimentons alors et apprenons de nos erreurs.

Pourquoi nos entreprises (publiques et privées) ne font pas appel à des intervenants extérieurs pour améliorer leur gouvernance, les assister dans toute démarche de transformation de quelque nature que ce soit ou tout simplement pour fructifier leur chiffre d’affaires ?
Et pourquoi, lorsqu’ils le font, c’est souvent des cabinets étrangers qui sont sollicités, Européens, Français tout particulièrement ou anglo-saxons quelques fois ? Ces derniers sont-ils mieux placés dans la connaissance de notre pays et du marché algerien pour mieux agir ? Sont-ils détenteurs d’un potentiel d’Expertise que nous n’avons pas et que nous ne pouvons acquérir ?
Il est également et malheureusement constaté que cet état d’esprit se retrouve fortement chez nos pouvoirs publics et décideurs. Pourquoi alors tout ce manque de confiance en notre génie national ? Pourtant, beaucoup de nos compatriotes, purs produits de l’école nationale, émergent bien et réussissent mieux chez les autres et pas chez eux : Pourquoi cela ?
Dès fois, on aurait envie de penser que nos entreprises et institutions disposent d’un potentiel incroyable, qu’elles n’ont nullement besoin d’assistance et peuvent se débrouiller toutes seules sans aucune aide devant toutes les situations. Est-ce vraiment le cas ? Je ne le pense pas.

Il faut admettre enfin que la nature de l’environnement des affaires dans notre pays ainsi que l’existence de pratiques non éthiques en matière de business peuvent expliquer (en partie) cette question.
Que faudrait il faire alors pour changer cet état de fait ? Le débat est ouvert.
Le conseil en Algérie est un nouveau métier qui est entrain de se chercher encore et beaucoup de personnes reconverties en consultant ne disposent pas toujours d’une expertise avérée pour exercer ce métier. Cela est en effet, une réalité qu’il faut accepter.
Même la législation nationale a besoin d’être re-visitée pour encourager et encadrer les activités indépendantes de consulting. Les associations professionnelles de consultants quant à elles ne sont pas suffisamment impliquées pour faire évoluer les choses dans la bonne direction et les stratégies individuelles et personnelles de quelques bonnes volontés ont pris le dessus sur l’intérêt général.

Quelles compétences acquérir alors pour faire du conseil correctement ?
Pour ma part, j’estime, qu’en plus de savoir-faires techniques précis que nous pouvons acquérir à travers des formations, certifications et diplômes, il est nécessaire d’avoir certaines compétences, qualités ou savoir-être que seule l’expérience vécue pourrait enseigner : C’est ce que j’appelle les Soft Skills, compétences humaines ou encore compétences fines.
Quelques exemples de compétences souhaitées pour ce métier :
– Capacité d’écoute,
– Réactivité par rapport à l’environnement,
– Esprit de curiosité,
– Avoir une démarche d’audit éprouvée,
– Sensibilité accrue à la dimension humaine dans nos rapports professionnels,
– Démarche pertinente de résolution de problèmes, de collecte et d’analyse de l’information.
Cette liste de compétences n’est bien sûr pas exhaustive et elle devrait être enrichie par les professionnels avérés du Consulting. Commençons d’abord par prendre conscience de notre ignorance, remettons-nous en cause et ce sera un premier pas pour sortir de cette situation qui porte préjudice à nos entreprises et permettra sûrement d’améliorer la qualité de leur gouvernance.

Si une entreprise décide d’engager un consultant, comment peut-elle mesurer l’efficacité de celui-ci objectivement ?
Une question pertinente mais dont la réponse n’est pas aussi évidente. Je pense que la meilleure façon de faire avant de choisir un bon consultant ou conseiller est de demander conseil auprès de son réseau de relations qui pourraient éventuellement vous orienter sur la bonne personne, à condition bien sûr que vos contacts soient objectifs et disposent de l’information recherchée car ce n’est pas souvent le cas.
Lorsque l’on a déjà un nom de consultant suggéré par son réseau, il faudrait prendre le soin de recueillir les avis de ses anciens clients qui ont déjà eu à bénéficier de son expertise. Ce sera alors un excellent indicateur pour que vous puissiez prendre votre décision.
Finalement, qu’est-ce qu’un bon consultant ou conseiller ?
Lorsque les conseils prodigués par le consultant donnent de bons résultats à l’entreprise, cela veut dire que le consultant est bon. L’évaluation des consultants se mesure aisément et ce grâce à la pertinence des conseils fournis à l’entreprise et également au diagnostic établi. Le consultant agit comme un médecin qui examine un patient. Il établi, après examen, un diagnostic et propose une prescription médicale : Le consultant c’est pareil.
Le professionnalisme doit être de rigueur pour faire évoluer ce métier et les « Faux Consultants » ou les « Mauvais Consultants » seront éliminés de manière automatique et naturelle. Le copinage, favoritisme, clientélisme et autres pratiques non éthiques vont continuer à exister encore pendant quelques années mais jamais de manière définitive.
Un dernier conseil à nos amis qui ont investi le métier de consultant : Je leur dirais qu’il faut toujours continuer à aller vers les entreprises pour offrir ses services de Conseil. La mission sera rude, pénible et incertaine mais nous n’avons malheureusement pas d’autres choix. Mettre en avant ses compétences et savoir-faire, argumenter, convaincre et persuader sans omettre de s’armer d’un trésor de patience.
(C) 2019 Labdi Abdeldjelil
Mr Abdeldjelil, je ss tout a fait d’accord avec vs , certes, y a pas de marché, mais je pense qu’il est là le besoin ( pas exprimé peut être ), mais il est là , suffit de jeter un coup d’oeil sur l’état de l’entreprise en Algérie..
c’est parce qu’il n y a pas de consulting en Algérie , on a pas de vrais consultants ( je parle de façon générale) c’est des « faux » , pr la plupart ( tout le monde peut s’ improviser consultant, coach ou encore formateur ). et puis y a un problème de « marketing », les consultants – enfin, de vrais parfois – ne savent pas « vendre » leur expertise.
Bonjour Mr Abdeldjelil, j’espère que vous allez bien. passez un bon WE.
Et vous oubliez une chose essentielle Mme Saliha : En Algérie, il n’y a pas de marché. Oui, il n’y a pas de marché du conseil tout simplement. C’est difficile à admettre mais c’est cela notre réalité. Pas de marché, pas de besoins exprimés par les entreprises donc pas d’activité du tout. C’est dur à avaler mais c’est cela la raison essentielle. Bon week-end à vous également Madame.