Il y a des préalables indispensables à l’amélioration de la qualité du management et de la gouvernance des entreprises et c’est mon intime conviction.
Tous les outils techniques en vogue actuellement dans le monde du management et de la gestion des entreprises :
– Lean Management
– Excellence opérationnelle
– Théorie des contraintes
– Méthode des Six Sigma
– Démarche KaiZen
– Méthode Agile
– Les meilleurs outils numériques
– Big Data
– Intelligence artificielle, et j’en passe, seront incapables seuls et ne peuvent absolument rien faire si les préalables indispensables ne sont pas présent. Aucun résultat ne sera possible, il n’y a rien à attendre, un très grand vide, de la perte de temps et bien sûr de la perte d’un argent fou si ces outils sont utilisés seuls.
Quel sont ces préalables indispensables qui feront bouger nos entreprises vers un monde meilleur, le monde de la création de richesses et de valeurs ?
C’est tout simplement et en tout premier lieu l’intégrité du dirigeant d’entreprise, son engagement vis à vis de l’entité qu’il dirige ainsi que son souci du facteur humain. Si le premier responsable de l’entreprise ne défend pas à coeur et mordicus les intérêts de son entreprise, tout part en vrille et à la dérive.
Quelques questions pertinentes pour éclaircir ces trois concepts :
▪︎ Est-ce qu’il y a une contradiction entre la stratégie personnelle du chef d’entreprise avec la stratégie de l’entreprise qu’il dirige ? Ses intérêts entrent-ils en conflit avec ceux de l’entreprise ? Si son foccus est ailleurs et en dehors de l’entreprise, la bataille est perdue d’avance et il faut désormais présenter ses condoléances à cette malheureuse entreprise : Ce sont les préalables intégrité et engagement.
▪︎ Quelle est l’attitude du premier responsable d’entreprise vis à vis du personnel, hommes et femmes, qu’il dirige ? Est-ce qu’il y a présence d’une dimension humaine dans le style de management ou de direction qu’il utilise ? Est-ce que le bien-être des cadres constitue une préoccupation permanente chez ce dirigeant ? Si ce n’est pas le cas, rien ne fonctionnera alors normalement dans cette entreprise et il faut prévoir dès maintenant une multitudes de conflits qui surviendront pour finalement bloquer tout le processus. Vraiment désolé pour cette entreprise, elle est vraiment entre de mauvaises mains : Cela est le souci du facteur humain.
Finalement, tout est dans les valeurs que défend le chef d’entreprise. Les compétences techniques sont certes nécessaires mais elles demeurent insuffisantes pour asseoir un bon management, un management correct. Le chef d’entreprise, le Boss, doit s’imprégner de hautes valeurs humaines qu’il défendra au sein de son entreprise. L’ensemble des décisions qu’il prendra quotidiennement dans le cadre de l’exercice de ces fonctions doivent être toutes inspirées et imprégnées de ces valeurs.
En conclusion, j’évoquerais une question essentielle que nous n’évoquons jamais et qui ne retiens l’attention de personne. Notre pays fêtera l’année prochaine (en juillet 2022) ses soixante ans d’indépendance. Une génération est actuellement entrain de partir massivement en retraite, c’est la génération de l’indépendance.
Si l’on examine de près la pyramide actuelle des âges au sein de nos entreprises, nous remarquerons qu’une nouvelle génération est entrain d’escalader les organigrammes des entreprises et là je parle des générations Y et Z (les personnes nées après 1980 et après l’an 2000). Ces deux générations ont une idée tout à fait différente de celle de leurs aînés et cela commence déjà à poser problème quant à la cohésion des équipes et des positions très hétérogènes par rapport au monde de l’entreprise et comment qu’il est perçu.
Ces nouvelles générations (qu’on appelle également les millénnials ou les digitals natives), aspirent à vivre et à travailler autrement que ce que l’on fait actuellement. Ils ne se reconnaissent plus dans les valeurs enseignées durant leurs études et rêvent désormais d’autre chose. Le travail à distance, l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, le cas particulier des femmes et de leurs préoccupations particulières, sont des points qui méritent qu’on s’y arrête un moment pour les approfondir quelque peu.
La principale caractéristique qui retiens l’attention dans tout cela est très certainement le manque d’engagement des générations Y et Z vis à vis de l’entreprise. Les millénnials ne font pas confiance à l’entreprise pour lui confier leur vie, tout le contraire des Baby Boomers (nés entre 1946 et 1964) et ceux de la génération X (nés entre 1965 et 1979). Finalement, il y a un grand risque pour les années à venir que seule la génération X restera aux commandes des entreprises, mais pour combien de temps.
Que faire alors aujourd’hui pour tenter d’engager un peu plus les millénnials au monde de l’entreprise ?
Qui doit être à l’avant-garde de cette question ?
Quel sera le rôle des pouvoirs publics et des différents démembrements de l’état sur cette question ?
Comment introduire et inculquer un peu plus d’intégrité et d’engagement chez les dirigeants d’entreprise ?
Comment sensibiliser les chefs d’entreprise sur la question du facteur humain dans le monde professionnel ?
(C) 2021 Labdi Abdeldjelil