Je viens juste de supprimer mon dernier article « L’Algérie peut-elle être une Start-up Nation ? » et ce juste pour éviter d’induire en erreur mes lecteurs tout en apportant aujourd’hui plus de matière afin de mieux les éclairer.
Dans l’article supprimé, j’avais posé quelques questions parmi lesquelles je souhaitais savoir pourquoi la jeune équipe de créateurs Farm AI n’a pas été prise en charge par une structure publique et officielle dédiée aux Startups relevant du Ministère de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises.
Pour cette question, il faut reconnaître que j’avais tout faux et que j’étais dans l’erreur. C’est grâce à un de mes contacts sur LinkedIn que j’ai pu être informé de mon ignorance et qu’il en soit remercié pour cela.
Finalement, la jeune équipe de Farm AI a donc bien été prise en charge par Algeria Venture. Je rappelle pour ceux qui ne le savent pas (et dont je faisais partie mais plus maintenant) Algeria Venture est une initiative du gouvernement algérien à travers la coordination entre le Ministère de l’Economie de la Connaissance, des Startups et des Micro-entreprises et la Compagnie Nationale Sonatrach en tant que sponsor principal et contributeur à l’inclusion des startups.
Mais… Il y aura toujours un mais.
Quelle à été la qualité de la prise en charge de Farm AI par Algeria Venture ?
Je ne m’exprimerais pas sur la qualité de cette prise en charge, toutefois, je vous dirais juste que la communication de Algeria Venture n’est pas parfaite et pourrait être améliorée dans l’avenir. Une petite visite de la page sur LinkedIn de Algeria Venture vous permettra de vous faire une petite idée par vous-même et m’éviter ainsi de polémiquer.
Même la communication officielle n’a pas été à la hauteur pour lever les ambiguïtés et clarifier les choses. Aucune structure officielle n’a mis en évidence que les jeunes créateurs de Farm AI sont pris en charge dans un dispositif public et Algeria Venture n’a à aucun moment été citée comme un acteur incontournable de cet événement : Beaucoup de choses sont donc perfectibles.
Le reste des questions :
Pourquoi tout le dispositif public et officiel dédié aux Startups n’a pas été capable de capter ces talents pour les prendre en charge ?
Avons-nous pris toutes les mesures pertinentes et intelligentes pour capter le génie de nos jeunes innovateurs ou sommes-nous toujours dans des schémas anciens et rétrogrades ?
Comment que nos jeunes créateurs arrivent aujourd’hui à capter l’intérêt des structures officielles dédiées aux Startups pour être pris en charge ? Le mérite ? Les nouvelles idées ou idées originales ? Le réseau de relations ? Le parrainage ? Le mentoring ? Un autre système « spécial » ?
Je ne vous cache pas que ces questions découlent directement de certaines de mes croyances que je vous partage aujourd’hui :
1- Je ne pense pas que l’état puisse un jour devenir un entrepreneur et ce n’est nullement sa vocation. La seule fonction acceptable pour un état serait la régulation. Quand on parle de régulation de l’économie, l’état dispose de deux leviers fondamentaux : Le taux d’intérêt bancaire et la fiscalité. Un gros chantier en perspective.
2- Est-ce que L’Algérie peut devenir un jour une Start-up Nation ? Je ne le pense pas. L’innovation, la créativité, l’entrepreneuriat relèvent de la sphère privée et non de la sphère publique. Injecter de l’argent public pour encourager des Start-up n’est pas une bonne idée et présente énormément de risques (de corruption, de trafic d’influence, de déviations comportementales et j’en passe).
3- Je vous rappelle juste que les champions mondiaux des Start-up sont Américains et aux States, il n’ont pas de Ministère dédié aux Start-up mais ils ont quand même la Silicon Valley. Cette dernière observation pertinente m’a été faite par un de mes contacts sur LinkedIn et il avait tout à fait raison. Laissons donc le soin à des fonds privés à risque d’investir dans le monde des Start-up.
Merci pour votre attention 😊
(C) 2023 Labdi Abdeldjelil
[…] L’Algérie peut-elle devenir un jour une Startup Nation ?Les Startups ont-elles un avenir en Algérie ?Est-ce que ce n’est pas juste le discours du moment, appelé à se diluer et à s’effriter avec le temps ?Est-ce un effet de mode, cette histoire d’Entrepreneuriat et de Startups en Algérie ? Actuellement tout le monde s’y met et tout le monde est branché dessus : Médias publics et privés, différentes autorités publiques, certains opérateurs économiques, Agences de communication ou d’événementiel, sociétés publiques ou privées, animateurs star (toujours les mêmes d’ailleurs), etc.Est-ce que l’Entrepreneuriat et les Startups sont devenus une niche financière pour pas mal d’intervenants opportunistes qui ne font que saisir cette occasion pour siphonner les fonds publics ? Ne l’oublions pas, l’état Algérien a énormément dépensé ces dernières années sur ce volet, il faut bien le reconnaître. La stratégie des pouvoirs publics en Algérie pour encourager les jeunes et les étudiants à s’investir dans l’entrepreneuriat et les startups est à la fois louable et ambitieuse. La préoccupation première des autorités est l’emploi. L’état n’a plus la possibilité de « créer » des emplois comme par le passé pour répondre à la demande qui est de plus en plus forte. Le quart de la population Algérienne est en ce moment dans le circuit de la formation ou de l’enseignement tout pallier confondu. La communauté des étudiants quant à elle grandit chaque année un peu plus et représente aujourd’hui une population estimée à presque deux millions. Comment faire pour trouver des emplois à tout ce monde ? Et il faut leur trouver aussi des logements, de la nourriture, des habits, de l’eau, de l’électricité, du gaz, des structures de santé et j’en passe. Voilà le défi futur des autorités et ce n’est nullement une mince affaire.L’Algérie a tout de même reconnu l’importance de l’entrepreneuriat dans le développement économique du pays et des mesures ont été mises en place pour faciliter la création d’entreprises et soutenir les jeunes entrepreneurs. Le gouvernement a lancé des programmes de formation, des incubateurs d’entreprises et des fonds d’investissement pour stimuler l’écosystème des startups. Un nouveau statut juridique de l’auto-entrepreneur a même été promulgué le 18 décembre 2022 (c’est encore très récent) et cela ne peut-être qu’une bonne chose ainsi qu’un grand retard juridique de rattrapé.Tout cela a coûté de l’argent au pays et coûtera encore plus dans l’avenir. Est-ce que cela va suffire pour répondre à la préoccupation de tous nos jeunes ?Malgré tous ces efforts, les statistiques révèlent des défis importants. Selon une étude récente qui reste à valider, un faible pourcentage de jeunes Algériens ont l’intention de créer une entreprise. Cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment le manque de confiance dans le climat des affaires, les difficultés d’accès au financement et les obstacles bureaucratiques.Le taux de survie des startups en Algérie est quant à lui préoccupant avec un faible taux de réussite durant les cinq premières années d’existence. Vous me direz que c’est normal et c’est le propre des startups à travers le monde, Silicon Valley y compris. Les raisons de ces échecs peuvent être quant à eux multiples, allant de la mauvaise gestion aux difficultés de commercialisation en passant par le manque de compétences entrepreneuriales.Pour améliorer les chances de réussite dans l’entrepreneuriat et les startups, il est essentiel de s’attaquer à ces défis. Les pouvoirs publics doivent continuer à simplifier les procédures administratives, à renforcer l’accès au financement et à mettre en place des programmes de formation axés sur les compétences entrepreneuriales.Malgré tous ces obstacles, il y a des raisons d’être optimiste. L’Algérie dispose d’une jeunesse talentueuse et créative, qui peut apporter de nouvelles idées et solutions aux défis du pays. Si les conditions nécessaires sont réunies, l’entrepreneuriat et les startups peuvent prospérer en Algérie.Quelle est ma proposition pour favoriser l’entrepreneuriat et les startups en Algérie ?Rien de plus simple : Intégrer tout simplement notre pays dans la division internationale du travail. Rien que cela ! En réalité, il s’agit d’une véritable révolution en profondeur et il faut commencer par la base : Quel modèle économique mettre en place en Algérie ? Sommes-nous encore des socialistes ou sommes-nous devenus des libéraux ? Personne ne le sait en réalité ou plutôt, tout le monde sait que nous sommes un mix des deux, c’est à dire un modèle hybride et contre-nature et c’est pour cette raison que tout traîne.En attendant de normaliser les choses et que tout cela se mette en place, je suggère la mesure urgente suivante à prendre tout de suite, ici et maintenant dans le but de préserver l’avenir de nos jeunes talents, les laisser se développer et croître chez eux et non chez les autres :Ma proposition est très simple mais son impact est immense. Elle consiste tout simplement à permettre à tout Algérien de pouvoir avoir accès à des outils numériques utiles pour l’entrepreneuriat en payant en dinars Algériens grâce à sa carte CIB ou sa carte Edahabia. On peut élargir cette mesure d’encouragement à l’achat de livres sur les plate-formes présentes sur le Web.Une véritable révolution mes amis. Vous n’aurez plus à faire de la gymnastique ou carrément des actions frauduleuses ou illégales pour pouvoir payer un abonnement professionnel au sein du réseau social LinkedIn, application Sales Navigator par exemple. Vous pouvez vous abonner au meilleur outil d’emailing, s’abonner à la version 4 payante de ChatGPT, acheter le dernier livre publié sur les startups et j’en passe. Je vous assure que cela sera un magnifique, utile et pertinent soutien à nos jeunes qui veulent briller dans les nouveaux métiers du Web à partir de leur propre pays.Des négociations et conventions seront bien sûr nécessaires avec les géants du Web Amazon, Fnac, Google LinkedIn, Microsoft, Facebook, Instagram, YouTube, et autres.Combien cela coûtera en devise à l’état Algérien ?Est-ce qu’un milliard de dollars par an est un investissement trop coûteux pour plus de 50% de notre population ?Est-ce trop demander ?Cette bouteille à la mer est lancée et j’espère qu’elle trouvera écho chez des âmes charitables qui ne veulent que du bien pour ce pays.En conclusion, je dirais que la stratégie des pouvoirs publics en Algérie pour encourager les jeunes et les étudiants à s’investir dans l’entrepreneuriat et les startups est prometteuse, mais des défis significatifs doivent être surmontés.Avec un soutien adéquat, un environnement propice et une volonté collective, les chances de réussite dans ces domaines peuvent être améliorées, permettant ainsi aux jeunes Algériens de réaliser leur potentiel entrepreneurial et de contribuer à la croissance économique du pays.Merci 😊 […]