L’histoire que je vais vous raconter aujourd’hui est une histoire que j’ai vécu à Béchar. Je ne me souviens pas exactement de la date mais cela s’est déroulé au cours de l’année 2001, période où j’exerçais dans cette localité de notre magnifique Sud Ouest. Je n’arrive également pas à me rappeler le mois précis du déroulement des évènements que je vais vous conter. Une seule chose est sûre, cet événement m’a marqué à vie et c’est la raison pour laquelle je le partage aujourd’hui avec vous.
Par une fin de journée très ordinaire, en fin d’après-midi, j’étais dans un état psychique délabré, le moral à plat ou à zéro, comme on a l’habitude de dire, accompagné d’une vision très sombre du monde qui m’entourait. Les raisons à l’origine de cet état d’esprit étaient très vagues et floues, rien de précis ni de concret. Ce qui était certain, c’est que l’influence à la fois du déroulement de ma vie professionnelle ou même de celle de ma vie personnelle, je n’étais sûr de rien en réalité, devaient être pour quelque chose dans ce qui m’arrivait.
Essayant de sortir de cette impasse psychologique, j’appelle un de mes collègues et lui demande de venir avec sa voiture pour qu’on puisse faire un petit tour, histoire d’échapper à ma condition présente. Je ne lui ai pas demandé d’aller à un endroit particulier ou précis, mais lorsque l’on est à Béchar, le choix est vite fait car les destinations possibles et imaginables étaient bien restreintes et toutes désignées : Taghit – Kenadsa – Barrage Djorf Torba – Lahmar – Boukais – Sfisifa ou encore si on voulait aller un peu plus loin Beni Abbes ou Igli.
Il faut reconnaître que nous avions quand même un large choix et c’est le temps disponible qui déterminait toujours la destination qui sera sélectionnée. Je dois reconnaître également que mon séjour durant six années à Béchar a été le meilleur moment de toute ma carrière professionnelle.
Essentiellement deux raisons : Un excellent climat sec et des gens formidables. Bien sûr, dès la fin de la scolarité, il faut envoyer vos enfants au nord du pays pour leur éviter de subir la chaleur excessive qui commence dès fois très tôt. En effet, dès la fin du mois d’avril ou le début de mai, la température commence à grimper. Le meilleur moment au Sud est bien sûr l’automne. Il ne fait ni assez froid ni très chaud et cela va du mois d’octobre à début décembre. Si vous souhaitez faire une virée au Sud, l’automne est le meilleur moment pour le faire.
Revenons maintenant à notre très mauvaise fin de journée. Finalement, mon collègue est arrivé une demi-heure plus tard après mon appel. Je descends de mon immeuble pour le rejoindre et je pris place dans sa voiture. Il me demande tout de suite ce qui se passe et quel est la raison de cet appel en urgence. Je le tranquilise tout de suite lui annonçant qu’il n’y avait rien de grave et que je voulais juste faire un petit tour, histoire de m’aérer en quelque sorte. Il me demande si j’ai une destination particulière qui emportait mon adhésion et je lui laisse la liberté de choisir un lieu de sa préférence.
Il réfléchit un moment, prend son téléphone et appelle une de ses relations lui demandant de nous attendre et que nous arriverons dans moins d’une demi-heure. Mon collègue, et ami en même temps, a opté pour Kenadsa, une localité voisine se trouvant à une vingtaine de kilomètres de Béchar. Ce n’est que par la suite que j’ai su que la personne que mon ami a appelé était tout simplement le responsable de la Zaouia de Kenadsa. La Zaouia de Kenadsa est le lieu inévitable à visiter dans cette localité et que durant mon séjour à Béchar, je n’y avait pas encore mis les pieds.
Mon ami a senti que je n’étais pas bien et qu’une visite à la Zaouia de Kenadsa ne pouvait que me faire du bien. J’ai donné donc mon accord pour l’option Zaouia de Kenadsa, et ce sera une chose que je ne regretterai jamais. Je vous précise que les Zaouia et moi ça fait trente-six mille et non trente-six. Je n’ai jamais mis les pieds dans une Zaouia par le passé et je ne savais même pas à quoi cela pouvait être utile de les visiter. C’est vrai, je suis un musulman pratiquant qui fait régulièrement ses prières et c’est tout. Un croyant très simple, humble et modeste.
Arrivés sur les lieux, le responsable de la Zaouia était à l’entrée entrain de nous attendre. La Zaouia était vide car ce n’était pas le moment des visites. Après la prière d’El Asr, la Zaouia ne reçoit personne et c’est ce que j’ai su par la suite. Donc, notre visite était juste une exception faite par respect à mon ami.
Je me laisse donc guider par le responsable de la Zaouia et avons entamé une visite complète et générale. J’écoutais attentivement tous les détails fournis par notre hôte sur l’histoire de la Zaouia de Sidi Ahmed Ben Bouziane. J’ai eu droit à tous les détails sans exception aucune. Tout y passait, les anecdotes et les faits historiques. Nous avons eu même le privilège de visiter le tombeau ou Dharih de Sidi Ahmed Ben Bouziane, le créateur de cette Zaouia.
Je vous rappelle qu’au moment de notre arrivée à Kenadsa, mon moral était à plat, à zéro, tout était sombre et noir pour moi. J’étais presque dans un état de détresse et de dépression absolue. Arrivé au niveau du tombeau ou Dharih de Sidi Ahmed Ben Bouziane, une idée m’est venue à l’esprit comme cela, subitement, de manière naturelle, automatique et je ne sais d’où : Je voulais et souhaitais faire une prière, une nafila, juste devant le tombeau de Sidi Ahmed Ben Bouziane. Notre hôte me précise que la prière d’El Asr étant passée, une Nafila ne serait pas appropriée mais qu’il m’autorisait à le faire.
J’ai commencé donc à faire mes ablutions et entamé deux longues prières devant le Dharih de Cheikh Ahmed Ben Bouziane. À la fin de chaque prière, j’ai imploré silencieusement notre Créateur et mis à sa connaissance toutes mes préoccupations tout en lui demandant une aide d’urgence. Tous les problèmes que je vivais en ce moment là ont été portés à la connaissance du Bon Dieu pour prise en charge. Je me suis débarrassé de tout ce que j’avais sur le coeur, je me suis completement vidé. Je me suis dit que ce n’était plus mes problèmes, qu’ils ont été mis à la disposition de notre Créateur pour résolution et que ce ne sera plus mes oignons dans l’avenir. Les deux prières terminées, je me lève et je constate, surpris, stupéfait et tout à fait bluffé qu’un autre homme venait de naître.
Incroyable, inimaginable, impossible à croire et pourtant vrai. Je suis venu tout en noir immaculé et me voilà reparti en blanc comme neige. Tous mes soucis du moment ont disparu comme par miracle et enchantement. Mon état d’esprit a changé miraculeusement, je suis devenu un autre homme, plus serein et plus optimiste à ce qui va m’advenir dans le futur. Un autre homme nouveau venait de naître. C’est incroyable ce que peuvent faire deux simples prières. Je me suis lavé de toutes les souillures que je portais dans mon esprit. Plus de noirceur, je revivais de nouveau avec espoir. Je n’en reviens pas de ce qu’une simple prière peut faire dans la vie d’un homme. Un homme est venu à Kenadsa ce jour là, mais c’est un nouvel homme bien différent, transformé en mieux qui en est reparti. Je n’oublierai jamais cet événement extraordinaire qui s’est déroulé dans ma vie.
Depuis ce magnifique événement qui m’a transformé, ma vie a changé, en mieux bien sûr. À travers l’acte de prière que j’ai fait, je venais juste de commencer, sans prendre véritablement conscience, à introduire un peu de spiritualité dans ma vie. Avec, ces deux prières, j’ai confié à notre créateur tous les problèmes que je ne pouvais résoudre et qui m’échappaient. C’est à ce moment là que ma vie a pris une nouvelle tournure.
Dans la vie, il y a des problèmes que nous pouvons résoudre car ils sont sous notre contrôle direct et il y a ceux qui nous échappent et sur lesquels on ne peut rien faire ni agir. Confiez tous les problèmes qui vous échappent à votre Créateur et débarrassez vous-en et le plutôt serait le mieux pour vous éviter de sombrer dans la mélancolie et la dépression. Ne gardez que les problèmes qui sont sous votre contrôle direct et sur lesquels vous pouvez agir. Ne vous encombrez pas de problèmes insolubles qui vous pourriront inutilement la vie et confiez-les plutôt au Maître de l’Univers, il saura quoi en faire. C’était la leçon que j’ai tiré de cette merveilleuse expérience.
Suite à cet événement heureux qui s’est produit dans ma vie, la première des décisions que j’ai prise est que dorénavant, j’accomplirai mes prières du vendredi à la Zaouia de Kenadsa chaque Week-end au lieu de les faire à Béchar. Kenadsa est à moins de vingt kilomètres et cela ne me dérangerait nullement pour m’y rendre une fois par semaine.
Et c’est ce que j’ai fait durant tout le reste de mon séjour à Béchar jusqu’à mon départ en juillet 2006. Je garderais toujours un excellent souvenir de cette merveilleuse ville qui a donné un nouveau souffle à ma vie. Je vous raconterai plus tard mon premier contact avec Taghit la magique. C’était mon premier contact avec le désert, ses dunes et son extraordinaire silence rédempteur. Patientez, ce sera lors d’un deuxième texte.
Revenons à notre Béchar et ce qui a suivi ma visite à la Zaouia de Kenadsa. Quelques jours après, j’ai pris une nouvelle décision qui sera salutaire pour ma vie future et que j’applique encore à nos jours, presque vingt ans plus tard. La deuxième décision que j’ai prise sera encore plus révolutionnaire et d’une efficacité immense pour celui qui souhaite vivre une vie sereine, stable et heureuse. Cette deuxième décision est également en rapport avec les prières mais cette fois-ci, ce sera une prière très spéciale et particulière. Je vous explique cela en détail.
J’ai décidé qu’à partir de cette date et chaque matin où je me réveillerai, je consacrerai une prière tous les jours en plus des prières du matin, Fajr et Sobh inclus. Ce sera ma communication quotidienne avec notre Créateur, le Maître de l’Univers. Ce sera ma communication personnelle adressée chaque jour au Maître de notre existence.
Que sera le contenu de cette prière ?
Mettre à la disposition du Seigneur tous les problèmes que je n’arrive pas à résoudre. Allez Hop, tous les soucis sont envoyés au Bon Dieu et on en parle plus. Ce n’est plus mes problèmes et ils sont bien là où ils sont. Ils seeont résolus dans l’avenir ou ils ne le seront pas, je m’en fiche royalement et ce n’est plus mon problème. J’ai fait ce qu’il fallait faire et tout est parfait comme cela. Alors, croyez moi ou pas, tous les problèmes soumis à l’Entité Supérieure sont généralement résolus quelques jours après sinon un peu plus tard. Rares sont les soucis qui n’ont pas vu un début de solution.
Donc, cette prière quotidienne et matinale avait pour objet des demandes de résolutions de problèmes adressées au Patron des Patrons. Une question alors : Quand je n’avais aucun problème à soumettre au Bon Dieu, qu’est-ce que je faisais ? Simple. La prière sera tout simplement une prière de remerciement adressée au Seigneur de l’Univers. Je remercie notre Seigneur pour toutes les merveilleuses choses qui nous arrivent chaque jour tout en lui demandant de continuer de nous enrichir de ses bienfaits chaque jour qu’il fera, demain plus qu’aujourd’hui.
Et cela marche à merveille. Je ne changerai cela pour rien au monde. Qu’est-ce que cela vous coûte de faire une petite prière un peu spéciale chaque matin ? Rien. Cela ne vous coûtera rien du tout et vous en tirerez de substantiels bénéfices. Croyez-moi, je vous l’assure. Essayez et vous verrez, vous n’avez rien à perdre. Moi, je le fais depuis une vingtaine d’années et inchallah, je ne l’arrêterais jamais de le faire. Une forme de contact personnalisé, permanent, direct et quotidien avec notre Maître.
Que pouvons-nous espérer de mieux !
(C) 2020 Labdi Abdeldjelil – iegouv.news
25/07/2020