Dans une conversation récente sur la portée du livre de Robert Greene « Power – Les 48 Lois du pouvoir » que j’ai eu avec un de mes contacts, ce dernier m’a fait savoir que la lecture de ce livre l’a déstabilisé et qu’il ne savait pas comment le comprendre.
Il m’a ajouté que lorsqu’il a lu les 48 lois, il s’est senti un peu moins naïf que d’habitude et qu’il ne se voyais pas vraiment capable de se transformer en espion.
Est-ce qu’il n’y a pas également un véritable risque de voir partout des manipulateurs lorsqu’on lit les lois du pouvoir ?
N’avons-nous pas nous-mêmes une part d’obscur enfouie en nous ?
L’autre, n’est il pas aussi le reflet d’une part de nous-mêmes ?
Finalement, c’est une bien piètre image de nous qui est renvoyée lorsqu’on lit les 48 Lois du pouvoir.
Je tiens tout d’abord à vous rassurer, toutes ces réactions sont tout à fait normales et j’ai réagi presque de la même manière. Ce livre m’a rendu malade au début et j’ai refusé de le lire tellement les énoncés des Lois m’ont écoeuré.
J’ai découvert Robert Greene l’année 2019 mais mais à travers un autre livre : Mastery ou Comment atteindre l’excellence. Ce n’est qu’en visionnant de nombreuses interviews de l’auteur que j’ai commencé à mieux cerner et comprendre sa démarche. Robert Greene est en effet difficile à appréhender. Mais quand c’est acquis et bien beaucoup de portes d’incompréhensions s’ouvrent.
Power n’est pas un livre qui nous apprend comment acquérir du pouvoir et c’est la première des choses à bien comprendre avant de commencer à le lire. Si vous souhaitez lire ce livre juste pour apprendre comment acquérir du pouvoir, vous serez alors bien déçu.
Le deuxième et principal enseignement de Robert Greene dans son livre Power a trait au fait que l’être humain joue constamment des rôles, des rôles qu’il s’invente dans des buts bien précis et qui sont souvent inavouables dans beaucoup de cas.
L’objet du livre est plutôt de nous délivrer des clés de décryptement des comportements humains. Et lorsque l’on comprend comment que l’être humain agit, nous aurons alors beaucoup plus de clarté pour mieux évoluer dans notre bien singulier monde.
Je vous le confirme, il y a des manipulateurs partout, c’est certain et il ne faut surtout pas s’en inquiéter. Ces multiples et nombreux manipulateurs ne jouent tout simplement que des rôles. Lorsque l’on comprend quels rôles ils jouent, nous serons alors bien avancés et vaccinés quant à leurs méfaits, et nous ne pourrons que mieux évoluer en toute sérénité.
Par ailleurs, je dirais que chacun d’entre-nous a également une part sombre ou un côté obscur. Il faut juste en prendre conscience et essayer de gérer son côté obscur en le transformant en quelque chose de bien. L’être humain est capable de le faire et il est détenteur de nombreux pouvoirs dont celui de transformer les choses. L’homosapien est capable de transformer un mal en bien mais inversement aussi, malheureusement.
Cela va faire plus d’une vingtaine d’années que le livre Power est sorti et il n’a pas encore livré tous ses secrets. L’être humain est une bien singulière créature, complexe et difficile à cerner : C’est une évidence. Ne nous arrive-t-il pas souvent dans notre quotidien de ne pas être d’accord avec nous-même ? Est-ce normal ? Bien sûr que c’est tout à fait normal et c’est cela l’homosapien ! Robert Greene a essayé avec Power de décrire, on ne peut mieux, l’être humain.
Quand on lit les Lois de Robert Greene, il ne faut pas les lire dans le but de les intégrer dans sa propre démarche mais plutôt les lire pour mieux comprendre les autres. Pour résumer et je l’ai écrit dans mes articles précédents, je ne suis d’accord avec aucune des 48 Lois décrites. Mais c’est bien de savoir l’existence de ces Lois pour mieux observer notre monde.
C’est notre côté obscur qui apparaît quelques fois lorsque l’on découvre les 48 Lois du pouvoir. Et pour ce qui est du côté « Espion », il est en nous de manière naturelle. L’être humain veut toujours, tout savoir sur tout. La curiosité est ainsi présente de manière naturelle chez toutes les personnes, certaines plus que d’autres. Il faut juste essayer de faire attention afin d’éviter de dépasser les limites de l’acceptable, du compréhensible, du raisonnable, du justifiable.
Conscience, éthique, morale, sociabilité, bienveillance, empathie, humanité, spiritualité, … sont quelques outils indispensables pour s’approprier son humanité et rester dans la bonne direction. Pour ma part, je dirais que la spiritualité est essentielle et qu’elle est le meilleur GPS tout au long de notre parcours.
(C) 2020 Labdi Abdeldjelil – iegouv.news
11/06/2020