Intelligence Économique & Gouvernance

Crise sanitaire du Coronavirus : Menace ou opportunité ?

Est-ce une menace pour l’Algérie ou plutôt une réelle opportunité à saisir peut-être, mais dans l’urgence ? Je suis même tenté d’affirmer que la crise sanitaire que nous traversons actuellement est une chance inouïe offerte à l’Algérie afin d’élaborer une bonne stratégie pour construire dans les 10 ou 20 ans à venir une nation forte et prospère. Nous avons tous les ingrédients de la réussite et il nous manque juste le bon état d’esprit qui la mettra en oeuvre et la concrétisera.

Explications :

Commençons notre analyse par quelques pertinentes questions. Est-il possible de faire quoique ce soit en ce moment pour s’en sortir à moindre frais et atténuer les effets de cette crise sanitaire ? Combien de temps va durer cette crise ? Quels sont les impacts sur notre vie de tous les jours ? Quels impacts sur l’économie Algérienne ? Sur les entreprises et sur l’emploi ?

Quel impact sur la santé des Algériens ? Quel sera le bilan humain ? Pourquoi nous n’avons pas suffisamment de masques et de gel hydroalcolique pour nous protéger ? Pourquoi notre pays ne dispose pas du nombre de test suffisant pour le Coronavirus ? Pourquoi nous n’avons pas suffisamment de lits d’hôpitaux et de respirateurs pour pouvoir prendre en charge une éventuelle croissance exceptionnelle de la demande ?

L’ensemble de ces questions (et la liste n’est pas exhaustive) demeurera malheureusement sans réponses convaincantes et il ne faut pas se voiler la face. Nous ne savons rien et nous n’avons aucune idée sur le comment que les choses vont se dérouler demain, dans une semaine ou dans un mois. Nous sommes dans le noir total, complet et nous naviguons à vue. Les pouvoirs publics gèrent au quotidien et font du mieux qu’ils peuvent.

Personne n’a été préparé pour affronter une situation aussi incertaine que celle que nous vivons aujourd’hui : C’est le chaos au quotidien. Oui, il s’agit bien de gestion du chaos. Notre pays vient juste de sortir d’une situation dramatique très incertaine ayant duré un peu plus d’une année et nous ne sommes qu’au début d’un processus de reconstruction qui n’a pas encore bien démarré.

La contestation citoyenne est toujours bien là, présente et réelle. Notre seule source de revenu est en ce moment sérieusement mise à rude épreuve avec, de nouveau, une chute brutale des prix du baril de pétrole. Qu’allons-nous faire pour satisfaire aux besoins de plus de 40 millions d’habitants dans l’avenir ? Il ne faut pas se leurrer, il n’y a pas de baguette magique et il y aura des séquelles.

Deux modes de gestion sont préconisés. En premier, la gestion quotidienne avec toutes ses insuffisances. On y peut rien, on fait ce que l’on peut et les choix d’options d’actions ne seront pas toujours possible. Prions pour que les autres nations développées puissent trouver la bonne parade à cette crise sanitaire et daignent nous renvoyer l’ascenseur. C’est tout ce que nous méritons.

Le deuxième mode de gestion, celui qui sauvera les générations futures, doit être enclenché maintenant et tout de suite. Nous avons toutes les ressources humaines et compétences pour élaborer une bonne stratégie pour les 10 ou 20 ans à venir avec pour finalité :
– La sécurité alimentaire : Nous devons produire par nos propres moyens tout ce que nous mettons dans nos assiettes.
– Améliorer sensiblement la qualité de la santé publique
– Améliorer sensiblement la qualité de l’enseignement et de l’éducation.
– Bonnes pratiques judiciaires
– Équité fiscale
– Liberté d’expression et démocratie
– Liberté d’entreprise.

Et tous ces objectifs ne peuvent être atteints si nous n’arrivons pas à faire travailler correctement nos concitoyens. Désolé de vous le dire de manière aussi gauche et brutale. Nos concitoyens ne travaillent pas suffisamment ni assez, ils trichent souvent et en général, ils ne sont que très rarement encouragés à travailler. La revalorisation du travail et sa réhabilitation sont une urgence vitale pour notre pays. Un peuple qui ne travaille pas ne peut avoir d’avenir et nous avons tous une responsabilité dans cette situation et pas uniquement les gestionnaires.

Pour élaborer une stratégie efficiente, il faut prendre comme hypothèse de travail le fait que nous ne disposons d’aucun revenu provenant du pétrole. Ce sera la meilleure manière pour envisager toutes les options imaginables et possibles. L’exercice sera difficile mais les résultats obtenus seront certainement prometteurs. Que pouvons-nous faire si nous n’avons aucune goutte de pétrole ? Ce sera la question primordiale et essentielle à se poser pour élaborer une bonne feuille de route pour les 5, 10 et 20 ans à venir.

Il faut commencer dès maintenant à apprendre à réfléchir sur le moyen et long terme. La gestion au quotidien, le travail de pompier pour éteindre les incendies n’est pas une option viable. Apprenons à planifier, à mesurer et à quantifier nos besoins dans tous les domaines. Apprenons à anticiper les événements au lieu de les subir. Nous ne serons pas efficaces du premier coup, cela est certain, mais la maîtrise viendra avec le temps et l’apprentissage.

Nous n’avons pas le choix, mettons-nous au travail maintenant et tout de suite sinon nous serons phagocytés par d’autres et disparaîtrons alors à jamais.

(C) Labdi Abdeldjelil

 

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