Intelligence Économique & Gouvernance

Innovation & Digitalisation en Algérie ?

Le Global Innovation Index 2025 (GII 2025) publié par l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle) en septembre 2025 place l’Algérie au 115ᵉ rang sur 139 pays, loin derrière ses voisins du Maghreb, le Maroc (57), la Tunisie (76) et l’Égypte (86).

Ce classement met en évidence de manière claire les faiblesses d’un système national encore peu tourné vers la recherche appliquée et la valorisation industrielle du savoir. Malgré une jeunesse hyper-motivée et une multitude d’universités, l’innovation algérienne reste quelque peu limitée et freinée.

Pourquoi cette faible performance ?

Il semblerait à première vue que les initiatives locales sont empêchées par la bureaucratie, le manque de financements ciblés et l’absence de passerelles fiables entre le monde académique et le monde de l’entreprise.

Le problème est autant plus structurel que culturel. La faible culture entrepreneuriale ambiante limite la créativité et l’innovation transformant le potentiel intellectuel en ressources sous-exploitées.

Il faut reconnaître aussi que les déviations comportementales dans l’acte d’entreprendre (corruption, clientélisme, népotisme, incompétence, médiocrité, etc.) jouent en défaveur de la création et de l’innovation et découragent ainsi toute initiative.

Les experts ont de tout temps rappelés que l’innovation ne naît pas de décisions politiques ponctuelles mais d’une stratégie durable, cohérente, fondée sur la liberté académique, la stabilité économique et une vision à long terme.

Le pays souffre de l’absence d’un capital-innovation issus du privé et repose plutôt sur des initiatives isolées, sans stratégie nationale claire ni partenariats internationaux solides. La nature publique des fonds injectés dans ce secteur ont induit des comportements non éthiques limitant l’efficacité de cet investissement. Le capital-risque devra nécessairement être en majorité issus du privé et non du public.

Notre modèle économique pourrait aussi être une cause qui reste à élucider et à approfondir. Nous sommes en effet à mi-chemin entre l’édification d’un état social et d’une économie libérée.

Que devrons-nous faire ?

Quel serait le bon choix ?

Des efforts profonds restent donc indispensables pour faire émerger un environnement favorable à la recherche, à la créativité et à la valorisation des savoirs.

À l’échelle mondiale enfin, l’innovation reste dominée en 2025 par la Suisse, la Suède, les États-Unis, la Corée du Sud et Singapour, tandis que la Chine fait une entrée remarquée dans le top 10.

Pour l’Algérie, ce classement agit comme un signal d’alerte. Seule une réforme profonde et durable de l’écosystème de l’innovation permettra de transformer son potentiel humain en moteur de développement.

(C) 2025 Labdi Abdeldjelil

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