En observant de près la dynamique actuelle de formation au sein des entreprises en Algérie, une réalité saute aux yeux. « La tradition » veut que la majorité des entreprises algériennes attendent la fin de l’année, souvent le mois de décembre, pour organiser des formations en réaction aux obligations légales. En tant que formateur, je constate que cette pratique généralisée dilue la véritable valeur des formations, les réduisant à de simples mesures de conformité à la loi.
Mais quel impact réel cela a-t-il sur l’avenir des entreprises ?
Cette approche réactive crée des contraintes tant pour les formateurs que pour les entreprises, faisant des formations un simple moyen d’éviter des sanctions. Il est grand temps de rompre avec ces pratiques dépassées et d’adopter une approche intelligente et stratégique. Le constat est sévère, mais le changement viendra lorsque la performance deviendra la première préoccupation des entreprises en Algérie, une réalité qui reste à instaurer.
Ce constat s’applique aussi bien aux entreprises publiques qu’aux entreprises privées, décrivant un mal national. La question fondamentale demeure : La sanction du marché existe-t-elle réellement en Algérie ? Dans un pays où les incohérences et les dysfonctionnements persistent, il est crucial de repenser notre approche de la formation.
Le marché économique ?
Interrogeons-nous sur l’existence d’un véritable marché économique en Algérie. Mon point de vue penche plutôt vers l’absence d’un marché libéral au sens littéral du terme. Nous semblons encore naviguer sur la vague « socialiste » des années 70, avec ses incohérences et dysfonctionnements. Pour transformer l’apprentissage en un moteur de croissance continu, il est impératif de planifier intelligement et stratégiquement tout au long de l’année.
Un objectif ambitieux
La véritable transformation réside dans la volonté de faire de l’apprentissage un catalyseur de croissance, plaçant le développement des compétences au cœur de la culture des entreprises. Il s’agit d’un objectif ambitieux, mais en planifiant de manière stratégique et intelligente, nous pourrions atteindre cette vision, faisant de l’Algérie un leader en matière de développement continu des compétences.
En conclusion, nous dirons qu’il est temps pour les entreprises en Algérie de passer d’une approche réactive à une approche proactive en matière de formation. En faisant de la performance une priorité et en planifiant stratégiquement, nous pouvons transformer les défis actuels en opportunités de croissance continue. C’est une révolution nécessaire pour construire un avenir où le développement des compétences est au cœur de la culture de nos entreprises.
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