Intelligence Économique & Gouvernance

Le management par le bon sens

J’ai souvent été sollicité pour encadrer des formations sur des méthodes de management un peu particulières sur demande de responsables de formation ou de DRH d’entreprises et parmi lesquelles, je citerais :
▪︎ La méthode Agile,
▪︎ La méthode Kaizen,
▪︎ La théorie des contraintes,
▪︎ La Lean Management,
▪︎ La Méthode Six Sigma,
▪︎ Et j’en passe.

Je pourrais en citer encore plusieurs autres démarches ou méthodes aussi géniales les unes que les autres, mais arrêtons-nous là. Les auteurs de livres sur la gestion d’entreprise et le management sont très prolifiques et nous assistons tous les jours à l’émergence de nouvelles méthodes et de nouveaux concepts.

Qu’en est-il de leur efficacité ? Et l’effet de mode alors ?

Tout est discutable bien sûr. Si je prends le Lean Management par exemple, c’est une méthode de gestion inventée par le célèbre constructeur automobile Japonais Toyota. Cette méthode reste valable dans le domaine industriel mais peut-on l’appliquer au secteur de la santé publique, c’est à dire dans les hôpitaux et structures de santé ?

Je ne le pense pas. Il n’y a qu’à voir le monde de la santé en France aujourd’hui où on a essayé d’introduire de la rentabilité au sein des hôpitaux grâce au Lean Management. Résultat des courses : Une situation des plus catastrophique au sein du personnel soignant. Ces derniers se désengagent de plus en plus des métiers de la santé, malaises, débrayages, grèves, suicides, burnout, démissions et reconversions, décrivent on ne peut mieux la situation qui prévaut actuellement dans le secteur.

Le Lean Management évacue la dimension humaine dans ses processus, ce qui est dramatique pour un hôpital. Le même résultat mitigé a été observé dans la gestion des Call Center et des Grandes Surfaces et tout particulièrement pour les métiers de téléconseillers et de caissière. Un mode de gestion qui ignore l’humain est inévitablement condamné à échouer. Et puis, n’oublions jamais que ce ne sont pas les Professeurs qui font l’économie mais plutôt les entrepreneurs et ces derniers écrivent très peu malheureusement.

Pour ma part et tout particulièrement pour un pays comme le notre, ces méthodes de gestion trop sophistiquées ne peuvent être efficaces et rendre service. Toutes les méthodes de management décrites dans les manuels de gestion partent d’un postulat non explicite mais essentiel : Nous sommes supposés évoluer dans un environnement d’économie libérale. Est-ce notre cas ?

Je ne le pense pas ! Nous avons un modèle économique hybride qu’il est difficile de décrire ou de nommer. Nous avons été socialistes à notre indépendance et avons pris conscience de la non pertinence de ce modèle la fin des années 80. Des réformes économiques ont été décidées le début des années 90 pour démarrer notre transition vers une économie de marché. Qu’en est-il aujourd’hui plus de trente ans après ? Nous sommes toujours dans la transition qui dure et perdure. Comment voulez-vous alors introduire de l’agilité ou une théorie des contraintes dans vos processus de gestion ?

Autre question pertinente : Est-ce qu’il y a en Algérie un véritable « marché » qui régule et sanctionne les entreprises défaillantes ? Oui et non n’est-ce pas ! La situation n’est pas encore bien claire pour le moment et les pouvoirs publics interviennent trop souvent et directement dans la gestion des entreprises, ce qui n’est pas du tout leur rôle.

Que faire alors dans cet imbroglio économique ?

Le bon sens, du bon sens et encore du bon sens : C’est ma démarche, inspirée d’un vécu Algérien imprégné de notre culture paysanne. Ce bon sens est renforcé et complété par une démarche d’intelligence économique dont les maîtres mots sont l’information, l’esprit de curiosité, l’observation, le questionnement permanent. Je n’oublie jamais d’intégrer de la dimension humaine dans tous mes processus, actions et décisions. Nous sommes des êtres humains et le demeurerons longtemps encore.

Enfin, la technologie ou plutôt ce qui est souvent appelé les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication). Pour être précis, je dirais plutôt bases de données, data, analyse de données, intelligence artificielle, numérisation ou digitalisation seront les gages de réussite pour le futur.

Qui détient l’information, détient le pouvoir, un vieil adage qui reste toujours d’actualité.

Merci pour votre attention 😊.

(C) 2022 Labdi Abdeldjelil

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